DĂ©marches administratives

Fiche pratique

Prostitution, proxénétisme, tourisme sexuel

Vérifié le 05 mai 2023 - Direction de l'information légale et administrative (Première ministre), Ministère chargé de la justice

Vous voulez savoir si vous courrez des risques en tant que client d'une personne qui se livre à la prostitution ?

Oui, vous pouvez être condamné à une amende si vous avez recours aux services d'un ou d'une prostitué(e).

La loi punit Ă©galement le fait d'inciter quelqu'un Ă  se prostituer et le fait de tirer profit de la prostitution d'une tierce personne.

Les peines sont plus sévères lorsque la personne qui se prostitue est un mineur ou une personne vulnérable.

  • Les faits interdits et punis par la loi sont les suivants :

    • Solliciter des relations sexuelles d'un prostituĂ© en contrepartie d'une rĂ©munĂ©ration, d'une promesse de rĂ©munĂ©ration, d'un avantage en nature ou de la promesse d'un tel avantage
    • Accepter des relations sexuelles d'un prostituĂ© en contrepartie d'une rĂ©munĂ©ration, d'une promesse de rĂ©munĂ©ration, d'un avantage en nature ou de la promesse d'un tel avantage
    • Avoir des relations sexuelles avec un prostituĂ© en contrepartie d'une rĂ©munĂ©ration, d'une promesse de rĂ©munĂ©ration, d'un avantage en nature ou de la promesse d'un tel avantage

    Un Français ou un étranger qui vit en France peut être poursuivi par la justice française pour des faits commis à l'étranger si la personne qui se prostitue est une personne vulnérable.

     Exemple

    Personne malade, handicapée, en état de grossesse

  • Le proxĂ©nĂ©tisme consiste Ă  tirer profit de la prostitution d'autrui ou Ă  la favoriser.

    La loi punit le proxénétisme et considère comme proxénète celui qui fait l'une des actions suivantes :

    • Aider, assister ou protĂ©ger la prostitution d'une personne, mĂŞme sans en tirer profit
    • Tirer profit de la prostitution d'une autre personne
    • Embaucher une personne en vue de la prostitution, ou exercer sur elle une pression pour qu'elle se prostitue ou qu'elle continue Ă  le faire
    • Servir d'intermĂ©diaire entre un prostituĂ© et ses clients
    • Aider un proxĂ©nète Ă  donner une apparence lĂ©gale aux ressources qu'il tire de la prostitution d'une autre personne
    • Vivre avec un prostituĂ© sans pouvoir justifier des ressources de son train de vie
    • Entraver l'action de prĂ©vention, de contrĂ´le, d'assistance, ou de rĂ©Ă©ducation, entreprise par les organismes qualifiĂ©s pour aider les prostituĂ©s
  • La loi punit le fait pour un proxĂ©nète ou pour toute autre personne d'effectuer l'une des actions suivantes :

    • DĂ©tenir, gĂ©rer, exploiter ou financer un Ă©tablissement qui tolère habituellement qu'une ou plusieurs personnes se livrent Ă  la prostitution Ă  l'intĂ©rieur ou y recherchent des clients en vue de la prostitution
    • Vendre, louer ou dĂ©tenir des vĂ©hicules de toute nature en sachant qu'elles serviront Ă  la prostitution

Qui peut porter plainte ?

Si vous êtes forcé à vous prostituer pour le compte d'un proxénète ou d'un gérant d'un lieu de prostitution, vous pouvez porter plainte pour qu'il soit sanctionné par la justice.

Vous pouvez également vous constituer partie civile pour demander la réparation des préjudices que la prostitution forcée vous a causés.

Une association de soutien aux victimes de proxénétisme et de la prostitution peut également porter plainte, à certaines conditions.

Il faut que l'association ait plus de plus de 5 ans d'ancienneté et qu'elle ait pour objet social la défense des victimes.

Si ces conditions sont réunies, l'association peut aussi se constituer partie civile et demander une indemnisation à la justice.

Formes de la plainte

La plainte peut être déposée à la police, à la gendarmerie ou auprès du procureur de la République.

Vous pouvez vous adresser Ă  un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie de votre choix.

Où s’adresser ?

La réception de la plainte ne peut pas vous être refusée.

La plainte est transmise au procureur de la RĂ©publique par la police ou la gendarmerie.

Vous pouvez porter plainte auprès du procureur de la République.

Pour cela, vous devez envoyer un courrier au tribunal judiciaire du lieu de l'infraction ou du domicile de l'auteur de l'infraction.

Où s’adresser ?

Votre courrier doit préciser les éléments suivants :

  • Votre Ă©tat civil et vos coordonnĂ©es complètes (adresse et numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone)
  • RĂ©cit dĂ©taillĂ© des faits, date et lieu de l'infraction
  • Nom de l'auteur supposĂ© si vous le connaissez (sinon, la plainte sera dĂ©posĂ©e contre X)
  • Noms et adresses des Ă©ventuels tĂ©moins de l'infraction
  • Description et estimation provisoire ou dĂ©finitive du prĂ©judice
  • Vos documents de preuve : certificats mĂ©dicaux, arrĂŞts de travail, factures diverses, constats...
  • Votre Ă©ventuelle volontĂ© de vous constituer partie civile

Vous pouvez utiliser le modèle de courrier suivant :

Modèle de document
Porter plainte auprès du procureur de la République

AccĂ©der au modèle de document  

Direction de l'information légale et administrative (Dila) - Première ministre

Vous pouvez envoyer votre plainte en lettre recommandée avec accusé de réception, par lettre simple ou par lettre suivie.

Vous pouvez aussi déposer votre plainte directement à l'accueil du tribunal.

Dans tous les cas, un récépissé vous est remis dès que les services du procureur de la République ont enregistré votre plainte.

La présence d'un avocat n'est pas obligatoire pour le dépôt de plainte et pendant toute la durée de la procédure jusqu'au procès devant le tribunal correctionnel.

Peine principale

Le fait de recourir aux services d'une personne qui se prostitue est une contravention qui est punie d'une amende de 1500 €.

En cas de récidive, le recours aux services d'un prostitué n'est plus considéré une contravention, mais comme un délit. Ce délit est puni d'une amende de 3750 €.

Peines complémentaires

Le juge peut ajouter à la peine principale une des peines complémentaires suivantes :

  • Stage de sensibilisation Ă  la lutte contre l'achat de prestations sexuelles
  • Interdiction temporaire ou dĂ©finitive de jouissance des droits civiques, civils et de famille

Peine principale

Le proxénétisme est puni de peines pouvant aller jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 150 000 € d'amende.

Peines complémentaires

Le juge peut ajouter à la peine principale une des peines complémentaires suivantes :

  • Interdiction d'exercer pendant une durĂ©e de moins/Ă©gale Ă  5 ans ou de manière dĂ©finitive, une activitĂ© professionnelle ou sociale en relation avec le proxĂ©nĂ©tisme
  • Interdiction de sĂ©jour dont durĂ©e est infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  5 ans
  • interdiction d'exploiter les Ă©tablissements ouverts au public
  • interdiction du port d'arme pendant une durĂ©e max de 10 ans

Peine principale

La personne qui détient, exploite, ou finance un lieu de prostitution est punissable de peines pouvant aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 750 000 € d'amende.

Peines complémentaires

Le juge peut ajouter à la peine principale une des peines complémentaires suivantes :

  • Fermeture totale ou partielle de l'Ă©tablissement utilisĂ© en vue de la prostitution
  • Confiscation du fonds de commerce

  • Les faits interdits et punis par la loi sont les suivants :

    • Solliciter des relations sexuelles d'un prostituĂ© en contrepartie d'une rĂ©munĂ©ration, d'une promesse de rĂ©munĂ©ration, d'un avantage en nature ou de la promesse d'un tel avantage
    • Accepter des relations sexuelles d'un prostituĂ© en contrepartie d'une rĂ©munĂ©ration, d'une promesse de rĂ©munĂ©ration, d'un avantage en nature ou de la promesse d'un tel avantage
    • Obtenir des relations sexuelles d'un prostituĂ© en contrepartie d'une rĂ©munĂ©ration, d'une promesse de rĂ©munĂ©ration, d'un avantage en nature ou de la promesse d'un tel avantage
  • La loi punit le fait pour le proxĂ©nète de poser l'un des actes suivants :

    • Aider, assister ou protĂ©ger la prostitution d'un ou plusieurs mineurs, mĂŞme sans en tirer des bĂ©nĂ©fices
    • Tirer profit de la prostitution d'un ou plusieurs mineurs
    • Embaucher, entraĂ®ner ou dĂ©tourner un ou plusieurs mineurs en vue de la prostitution, ou exercer sur eux une pression pour qu'ils se prostituent ou continuent Ă  le faire
    • Faire office d'intermĂ©diaire entre un prostituĂ© mineur et ses clients
    • Faciliter Ă  un proxĂ©nète de prostituĂ©s mineurs la justification de ressources fictives
    • Vivre avec un prostituĂ© mineur et ĂŞtre dans l'impossibilitĂ© de justifier des ressources de son train de vie
    • Entraver l'action de prĂ©vention, de contrĂ´le, d'assistance, ou de rĂ©Ă©ducation, entreprise par les organismes qualifiĂ©s pour aider les prostituĂ©s mineurs

    Le fait de tenter de commettre l'un de ces actes est aussi sanctionné, même si la tentative est restée sans succès.

  • La loi punit le fait pour le proxĂ©nète ou pour toute autre personne de dĂ©tenir, d'exploiter ou de financer un Ă©tablissement ou des espaces qui servent Ă  la prostitution.

Un Français ou un étranger qui vit en France peut être poursuivi par la justice française pour des faits commis à l'étranger, si la personne qui se prostitue est mineure d'âge.

Peu importe si les faits ne sont pas interdits par la loi dans le pays Ă©tranger.

Toute personne ayant connaissance d'un cas de prostitution infantile doit le signaler aux autorités : police, gendarmerie, président du conseil départemental, procureur de la République.

Il n'est pas nécessaire d'avoir un lien familial ou personnel avec la victime.

Il est également possible d’appeler le 119.

Où s’adresser ?

Numéro d'appel destiné à tout enfant ou adolescent victime de violences ou à toute personne préoccupée par une situation d'enfant en danger ou en risque de l'être.

Par téléphone

119 (appel gratuit et confidentiel)

24h/24 et 7 jours/7

Le 119 n’apparaît pas sur les relevés de téléphone.

Par téléphone de l'étranger

01 53 06 38 94

Sur le site www.allo119.gouv.fr

Dans le cas de prostitution d'un mineur via internet, il est possible d'utiliser Internet-signalement :

Service en ligne
Signaler un contenu internet illégal (internet-signalement : Pharos)

AccĂ©der au service en ligne  

Ministère chargé de l'intérieur

Par ailleurs, un agent public (enseignant, personnel hospitalier....) qui prend connaissance de faits de prostitution de mineur dans le cadre de ses fonctions peut saisir le procureur de la RĂ©publique.

Où s’adresser ?

Le juge des enfants peut être saisi par le mineur lui-même, son responsable légal (père, mère ou tuteur) ou par le procureur de la République.

Où s’adresser ?

Suite au signalement, et sans attendre toute enquête judiciaire, le juge des enfants peut prendre des mesures nécessaires pour protéger le mineur qui se prostitue.

Ainsi, informé de la situation de prostitution d'un mineur, le juge des enfants aura la capacité de décider de placer le mineur, c'est-à-dire de le confier au service d'aide sociale à l'enfance.

Qui peut porter plainte ?

Plusieurs personnes peuvent porter plainte en cas de prostitution d'un mineur :

  • Le mineur qui se prostitue lui-mĂŞme
  • Son père, sa mère ou son tuteur
  • Une association de plus de 5 ans d'anciennetĂ©, dont l'objet est la dĂ©fense des victimes

Qui peut se constituer partie civile ?

Le mineur peut porter plainte pour qu'une enquête soit menée, mais il ne peut pas se constituer partie civile lui même pour réclamer des dommages et intérêts.

Cela signifie que pour obtenir des dommages et intérêts, il est nécessaire que ses représentants légaux (parents ou tuteur ou un administrateur ad hoc désigné par la justice) se constituent partie civile en son nom.

Une association de plus de 5 ans d'ancienneté, dont l'objet est la défense des victimes peut aussi se constituer partie civile.

Formes de la plainte

Vous pouvez vous adresser Ă  un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie de votre choix.

Où s’adresser ?

La réception de la plainte ne peut pas vous être refusée.

La plainte est transmise au procureur de la RĂ©publique par la police ou la gendarmerie.

Vous pouvez porter plainte auprès du procureur de la République.

Pour cela, vous devez envoyer un courrier au tribunal judiciaire du lieu de l'infraction ou du domicile de l'auteur de l'infraction.

Où s’adresser ?

Votre courrier doit préciser les éléments suivants :

  • Votre Ă©tat civil et vos coordonnĂ©es complètes (adresse et numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone)
  • RĂ©cit dĂ©taillĂ© des faits, date et lieu de l'infraction
  • Nom de l'auteur supposĂ© si vous le connaissez (sinon, la plainte sera dĂ©posĂ©e contre X)
  • Noms et adresses des Ă©ventuels tĂ©moins de l'infraction
  • Description et estimation provisoire ou dĂ©finitive du prĂ©judice
  • Vos documents de preuve : certificats mĂ©dicaux, arrĂŞts de travail, factures diverses, constats...
  • Votre Ă©ventuelle volontĂ© de vous constituer partie civile

Vous pouvez utiliser le modèle de courrier suivant :

Modèle de document
Porter plainte auprès du procureur de la République

AccĂ©der au modèle de document  

Direction de l'information légale et administrative (Dila) - Première ministre

Vous pouvez envoyer votre plainte en lettre recommandée avec accusé de réception, par lettre simple ou par lettre suivie.

Vous pouvez aussi déposer votre plainte directement à l'accueil du tribunal.

Dans tous les cas, un récépissé vous est remis dès que les services du procureur de la République ont enregistré votre plainte.

La présence d'un avocat n'est pas obligatoire pour le dépôt de plainte et pendant toute la durée de la procédure jusqu'au procès devant le tribunal correctionnel.

 Ă€ noter

en cas d'audition devant le juge d'instruction, le mineur doit être obligatoirement assisté par un avocat. Il peut peut-être bénéficier de l'aide juridictionnelle en fonction des ressources de ses représentants légaux.

Dans quels délais faut-il porter plainte ?

La plainte doit être déposée dans un certain délai, sinon elle n'est plus prise en compte.

C'est ce qu'on appelle le délai de prescription.

Le délai de prescription varie en fonction de la gravité de l'infraction pour laquelle la plainte est déposée.

Le fait de recourir aux services d'un prostitué mineur âgé de 15 ans ou plus et le fait de tirer profit de la prostitution d'un tel mineur constituent des délits.

Le délai de prescription pour un délit est de 10 ans à compter de la majorité du mineur.

Le fait de tirer profit de la prostitution d'un mineur de moins de 15 ans est un crime.

Le délai de prescription pour un crime est de 30 ans à compter de la majorité du mineur.

  • La peine prĂ©vues pour le recours aux services d'un ou d'une prostituĂ© (e) mineur (e) est de 5 ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende.

    Cette peine est portée à 7 ans d'emprisonnement et 100 000 € d'amende lorsque l'infraction a été commise avec l'une des circonstances aggravantes suivantes :

    • L'infraction est commise de façon habituelle ou Ă  l'Ă©gard de plusieurs mineurs,
    • Le mineur a Ă©tĂ© mis en contact avec l'auteur des faits par Internet
    • Les faits sont commis par une personne qui abuse de l'autoritĂ© que lui confèrent ses fonctions
    • L'auteur des faits a mis la vie du mineur en danger ou a commis contre lui des violences

    Si le mineur a moins de 15 ans, les peines peuvent être portées à 10 ans d'emprisonnement et 150 000 € d'amende.

    Des peines complémentaires peuvent s'ajouter à la peine principale.

    Il y a notamment l'interdiction des droits civiques, civils et de famille, et l'interdiction de séjour et de contact avec des mineurs. .

  • Le proxĂ©nĂ©tisme Ă  l'Ă©gard d'un ou d'une prostituĂ© (e) mineur (e) est puni de peines pouvant aller jusqu'Ă  :

    • 10 ans d'emprisonnement et 1,5 million € d'amende, si le mineur est âgĂ© de 15 Ă  17 ans inclus
    • 20 ans d'emprisonnement et 3 millions € d'amende, si le mineur a moins de 15 ans
    • 20 ans d'emprisonnement et 3 millions € d'amende, si les faits sont commis en bande organisĂ©e
    • RĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ© et 4,5 millions € d'amende, en cas d'actes de torture ou de barbarie

    Un Français ou un étranger qui vit en France peut être poursuivi par la justice française pour des faits commis à l'étranger, si la personne qui se prostitue est mineure d'âge.

    Peu importe si les faits ne sont pas interdits par la loi dans le pays Ă©tranger.

  • La personne qui dĂ©tient, exploite, ou finance un Ă©tablissement ou des espaces qui servent Ă  la prostitution est punissable de peines pouvant aller jusqu'Ă  10 ans d'emprisonnement et 750 000 € d'amende.

Le juge peut ajouter à la peine principale l'une des peines complémentaires suivantes :

  • Interdiction de jouissance des droits civiques, civils et de famille
  • Interdiction de sĂ©jour et de contact avec le mineur

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