DĂ©marches administratives

Question-réponse

Qu'est-ce qu'un témoin assisté ?

Vérifié le 16 février 2022 - Direction de l'information légale et administrative (PremiÚre ministre), MinistÚre chargé de la justice

Le témoin assisté est une personne mise en cause dans une affaire pénale. C'est un statut intermédiaire entre celui du témoin et celui du mis en examen. Ce statut donne des droits devant le juge d'instruction. Il peut changer au cours de la procédure.

Lors d'une information judiciaire, une personne peut ĂȘtre placĂ©e par le juge d'instruction sous le statut de tĂ©moin assistĂ©.

Dans ce cas, dans le dossier d'enquĂȘte du juge, il doit exister des indices pouvant faire croire Ă  sa culpabilitĂ© lors de l'infraction.

Ce statut est différent de 2 autres statuts existants :

  • Le tĂ©moin est une personne qui a assistĂ© Ă  des faits et qui peut en donner connaissance au juge.
  • Le mis en examen est une personne contre laquelle il existe des indices graves ou concordants pouvant faire croire Ă  sa culpabilitĂ©. Le soupçon de culpabilitĂ© est plus fort que pour le tĂ©moin assistĂ©.

Droits du témoin assisté en comparaison avec ceux du mis en examen et du témoin

Témoin assisté

Mis en examen

TĂ©moin

Droit Ă  un avocat

Oui

Oui

Non

Droit d'accĂšs au dossier

Oui

Oui

Non

Droit au silence

Oui

Oui

Non

Droit de demander une confrontation

Oui

Oui

Non

Droit de demander l'annulation d'un acte ou d'une piÚce de la procédure

Oui

Oui

Non

Droit de demander des actes (complément expertise et contre-expertise)

Oui

Oui

Non

Placement sous contrÎle judiciaire, bracelet électronique ou en détention provisoire

Non

Oui

Non

Prestation de serment

Non

Non

Oui (c'est un faux témoignage si mensonge)

Situations concernées

Le placement d'une personne sous le statut de témoin assisté est parfois obligatoire selon la situation concernée.

Le juge peut également prendre seul cette décision.

La personne nommĂ©ment visĂ©e par un rĂ©quisitoire du procureur de la RĂ©publique, mais qui n'est pas mise en examen, doit obligatoirement ĂȘtre entendue par le juge comme tĂ©moin assistĂ©.

Si une personne a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© interrogĂ©e en vue d'une mise en examen mais que le juge y a finalement renoncĂ©, elle doit obligatoirement ĂȘtre entendue comme tĂ©moin assistĂ©.

La personne nommĂ©e dans une plainte ou une plainte avec constitution de partie civile peut ĂȘtre entendue par le juge comme tĂ©moin assistĂ© ou comme tĂ©moin.

C'est également le cas lorsque la personne est mise en cause par la victime ou un témoin.

Si la personne le demande, elle doit ĂȘtre obligatoirement placĂ©e sous le statut de tĂ©moin assistĂ©.

S'il existe contre une personne des indices rendant vraisemblables qu'elle ait pu participer à l'infraction, le juge peut l'entendre comme témoin assisté ou comme témoin.

Mais les indices existants sont moins solides que ceux pouvant mener Ă  une mise en examen.

Le juge peut également décider de placer la personne sous le statut de témoin assisté lorsque la mise en examen n'est pas possible ou apparaßt prématurée.

  À savoir

si une personne a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© interrogĂ©e en vue d'une mise en examen mais que le juge y a renoncĂ©, elle doit ĂȘtre entendue comme tĂ©moin assistĂ©, mĂȘme si elle ne le demande pas. C'est aussi le cas si la mise en examen a Ă©tĂ© annulĂ©e par la chambre de l'instruction.

Comparution devant le juge d'instruction

Lorsque la mise en examen d'une personne mise en cause est envisagée, elle est déférée devant le juge à la fin de sa garde à vue.

Si le juge décide de ne pas mettre la personne sous le statut de mis en examen, il doit lui signaler qu'elle bénéficie des droits du témoin assisté.

Une personne peut aussi ĂȘtre convoquĂ©e par le juge.

La convocation est faite par lettre recommandée en indiquant qu'elle sera auditionnée sous ce statut.

Cette convocation indique son droit Ă  un avocat et Ă  garder le silence.

Elle l'informe aussi, si c'est le cas, de la plainte, du réquisitoire du procureur ou du témoignage le mettant en cause.

Une fois la convocation reçue, le témoin assisté doit communiquer au juge le nom de son avocat (s'il en a déjà un) ou demander la désignation d'un avocat commis d'office au bùtonnier.

L'avocat doit ĂȘtre convoquĂ© au moins 5 jours ouvrables avant l'audition.

Pour la suite de la procédure, le témoin assisté a l'obligation de signaler au juge tout changement d'adresse.

Oui. À tout moment lors de la procĂ©dure, le tĂ©moin assistĂ© peut devenir un mis en examen, Ă  sa demande, lors de son audition ou par lettre recommandĂ©e envoyĂ©e au juge d'instruction.

C'est Ă©galement le cas, aprĂšs dĂ©cision du juge, si des indices graves ou concordants apparaissent contre le tĂ©moin assistĂ© au cours de l'enquĂȘte.

Le juge peut le décider au cours d'un interrogatoire du témoin assisté ou en envoyant au témoin assisté une lettre recommandée précisant les faits qui lui sont reprochés, sans nouvel interrogatoire.

Cette mise en examen peut aussi avoir lieu en mĂȘme temps que l'avis de fin d'information, c'est-Ă -dire Ă  la fin de l'enquĂȘte du juge d'instruction.

Le mis en examen a un délai de 1 mois (s'il est en détention) ou de 3 mois (dans les autres cas) pour demander des actes.

Il peut aussi prĂ©senter une requĂȘte en annulation d'un acte ou d'une piĂšce de la procĂ©dure.

Cette requĂȘte est dĂ©posĂ©e devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel dont dĂ©pend le tribunal judiciaire chargĂ© de l'affaire.

OĂč s’adresser ?

Si la chambre d'instruction constate que cette requĂȘte est irrecevable, le dossier est renvoyĂ© au juge d'instruction en charge de l'affaire.

OĂč s’adresser ?


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