DĂ©marches administratives

Question-réponse

Qu'est-ce qu'une comparution immédiate ?

Vérifié le 07 décembre 2021 - Direction de l'information légale et administrative (PremiÚre ministre)

Une comparution immĂ©diate est une procĂ©dure rapide qui permet au procureur de faire juger une personne tout de suite aprĂšs sa garde Ă  vue. Le procureur de la RĂ©publique peut engager cette procĂ©dure s'il estime que les indices sont suffisants et que l'affaire est en Ă©tat d'ĂȘtre jugĂ©e. L'auteur prĂ©sumĂ© doit, en prĂ©sence de son avocat, accepter d'ĂȘtre jugĂ© immĂ©diatement. La procĂ©dure peut ĂȘtre appliquĂ©e pour certains dĂ©lits.

Le procureur de la République utilise la procédure de la comparution immédiate pour faire juger immédiatement un suspect aprÚs sa garde à vue.

La comparution immĂ©diate sert Ă  juger des faits simples et clairs qui ne nĂ©cessitent pas une enquĂȘte approfondie.

Elle s'applique uniquement pour des dĂ©lits punis d'au moins 2 ans de prison ou d'au moins 6 mois en cas de flagrant dĂ©lit. Cela peut ĂȘtre par exemple un dĂ©lit routier, un vol simple, la dĂ©tention de stupĂ©fiants, une agression physique.

L'objectif est d'apporter une réponse pénale immédiate.

  À savoir

les crimes et les contraventions ne sont pas concernés par cette procédure.

Le procureur de la République auditionne le prévenu juste aprÚs sa garde à vue. Il l'informe des faits qui lui sont reprochés. Il avertit également le prévenu de son droit de faire des déclarations, de répondre aux questions ou de se taire. S'il ne comprend pas le français, le prévenu a le droit de se faire assister par un interprÚte.

Le prĂ©venu doit obligatoirement ĂȘtre assistĂ© par un avocat. S'il n'en connaĂźt pas, un avocat commis d'office peut lui ĂȘtre dĂ©signĂ© par le bĂątonnier de l'ordre des avocats. L'avocat peut consulter immĂ©diatement le dossier.

OĂč s’adresser ?

Le procureur prévient ensuite le prévenu qu'il sera jugé en comparution immédiate. Le prévenu doit, en présence de son avocat, donner son accord.

AprĂšs ĂȘtre passĂ© devant le procureur de la RĂ©publique, le prĂ©venu doit ĂȘtre jugĂ© par le tribunal correctionnel le jour mĂȘme. Dans l'attente de sa comparution, le prĂ©venu est retenu dans une cellule du tribunal.

Parfois, l'audience ne peut pas avoir lieu le jour mĂȘme. Dans ce cas, le prĂ©venu peut ĂȘtre placĂ© en dĂ©tention provisoire dans l'attente de son procĂšs.

Dans tous les cas, le prévenu est escorté par la police ou la gendarmerie pendant toute la procédure.

Lors de l'audience, le tribunal doit d'abord demander au prĂ©venu, en prĂ©sence de son avocat, s'il souhaite ĂȘtre jugĂ© immĂ©diatement. Si son avocat n'est pas prĂ©sent, le tribunal demande la dĂ©signation d'un avocat commis d'office au bĂątonnier.

  • Le procĂšs en comparution immĂ©diate se dĂ©roule de la mĂȘme façon qu'un procĂšs classique devant le tribunal correctionnel.

  • Le procĂšs peut ĂȘtre reportĂ© Ă  une autre date si le prĂ©venu refuse d'ĂȘtre jugĂ© immĂ©diatement.

    Par exemple, le prévenu estime que le report de l'audience peut lui permettre de mieux préparer sa défense.

    Dans l'attente de la prochaine audience, le prĂ©venu peut ĂȘtre placĂ© en dĂ©tention provisoire par le tribunal correctionnel.

    Le délai dans lequel doit avoir lieu la prochaine audience varie selon la peine prévue pour l'infraction reprochée au prévenu.

    • L'audience doit avoir lieu dans un dĂ©lai de 2 Ă  4 mois si la peine encourue est supĂ©rieure Ă  7 ans de prison.
    • L'audience doit avoir lieu dans un dĂ©lai de 2 Ă  6 semaines dans tous les autres cas. Ce dĂ©lai peut ĂȘtre infĂ©rieur si le prĂ©venu est d'accord.

    L'audience doit avoir lieu dans un délai de 2 mois lorsque le prévenu est placé en détention provisoire. Passé ce délai, il est libéré.

    Durant le dĂ©lai qui s'Ă©coule avant la prochaine audience, le prĂ©venu ou son avocat peuvent demander des actes d'enquĂȘte (audition d'une personne, expertise...).

Dans l'attente de l'audience et si le recours à la détention provisoire paraßt nécessaire, le procureur saisit le juge des libertés et de la détention (JLD). Le juge peut alors prononcer les mesures suivantes :

Le prévenu ne peut pas faire appel de l'ordonnance de mise en détention provisoire.

Si le prĂ©venu est placĂ© en dĂ©tention provisoire, il doit ĂȘtre jugĂ© devant le tribunal correctionnel au plus tard le 3e jour ouvrable suivant sa prĂ©sentation devant le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention. Sinon il est automatiquement mis en libertĂ©.

Le procĂšs durant lequel le prĂ©venu est jugĂ© se dĂ©roule de la mĂȘme façon qu'un procĂšs classique devant le tribunal correctionnel.

La victime de l'infraction est prévenue par la police ou la gendarmerie, par tout moyen, de la décision de juger l'auteur des faits en comparution immédiate et de la date de l'audience.

Elle peut se constituer partie civile pour demander la rĂ©paration de son prĂ©judice. L'auteur des faits peut ĂȘtre condamnĂ© Ă  payer des dommages et intĂ©rĂȘts.

Si la victime partie civile n'a pas le temps de constituer son dossier ou de chiffrer le montant de son prĂ©judice, elle peut demander le report de l'affaire Ă  une audience dite sur intĂ©rĂȘts civils. A cette audience, ce n'est pas la question de la culpabilitĂ© du prĂ©venu qui est examinĂ©e mais celle de l'indemnisation de la victime. Par exemple, la partie civile peut demander le report si elle attend une expertise en cas d'agression physique ou un devis en cas de dĂ©gradation d'un bien. La demande de report peut se faire Ă  l'audience pĂ©nale, par courrier, par tĂ©lĂ©copie ou par l'intermĂ©diaire d'un avocat.

La victime partie civile n'a pas l'obligation de se faire représenter par un avocat. Si elle n'a pas de revenus suffisants, elle peut demander à bénéficier de l'aide juridictionnelle.

OĂč s’adresser ?

La personne condamnée, la partie civile ou le ministÚre public peuvent faire appel de la décision du tribunal correctionnel.

Si l'appel est fait par la personne condamnĂ©e ou le ministĂšre public, il peut porter sur toute la dĂ©cision ou ĂȘtre limitĂ© Ă  la peine.

La partie civile peut faire appel de la dĂ©cision mais uniquement sur les intĂ©rĂȘts civils. Elle ne peut pas contester la peine infligĂ©e au condamnĂ©.

Si le prévenu fait appel alors qu'il est condamné à une peine de prison ferme et qu'il est placé ou maintenu en détention, la cour d'appel doit statuer dans un délai de 4 mois. Passé ce délai, le détenu est libéré.


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